ibánga

2021
Court documentaire

Produit par la Fondation Fabienne Colas + Inis
Réalisé par Tania Doumbe Fines
Direction artistique par Tania Doumbe Fines
Poésie et narration par Sabina Rony
Avec l’honorable Zab Maboungou

Cinématographie par Karl Obakeng Ndebele, Vanessa Abadhir, Elodie Dérond
Éclairage par Pascale Chroné, Vanessa Abadhir, Karine Numa
Son par Simon Plouffe
Vêtements par Dakamomo (Monica Blain & Morina Blain)
Étalonnage et montage par Elodie Dérond and Tania Doumbe Fines
Colorisation et mixage sonore par Peak Media
Bande sonore composée par Elodie Dérond
Interpretée par Elodie Dérond (Piano + Saxophone), Amaëlle Deuze (Bass), Swann Midouin (Percussion)



“ Je suis là.
Parce que je ne peux être ailleurs de là où je suis.

Alors me voilà, petit témoin de notre humanité, effritée, effrayée, démantelée par son propre (trop propre) visage de la peur.

Nous avons maintenant comme des zombies les mêmes discours aux lèvres
Qui nous dissocient d'une quelconque prise de position, comme si à répétition
Nous laissons les règles du jeu se dicter pour nous.

J'ai voulu parler de la peur collective
Mais j'ai pris conscience que je devais commencer par parler de la mienne,
Que si elle est dévoilée ça fera au moins une peur de plus mise en lumière.

Et puis finalement c'est ça dans le fond le secret bien gardé :
Le dévoilement de soi est un acte politique.

Et dans un moment comme celui-ci où le monde entier est en train de basculer
Et que les événements extérieurs prennent notre attention,
L'attention de l'être que nous sommes disparaît dans un mouvement des peurs.

Rythme rapide de la machine, machination, hors temps réel et de nous-même.
Comment vous dire que notre plus grande peur est notre rencontre avec ce que nous sommes ?
Ce que je suis.

De trouver ce qui est à toi, pour pouvoir mieux te donner au monde.

Peur de découvrir qu'on a du pouvoir.

Je crois qu'on a peur d'être responsable
Et de détenir entre nos corps la capacité d'éblouir le monde.

Tu réalises, quand tu regardes avec peur en toi comment penses-tu que tu regardes dehors ?

Paralysé, asphyxié de tant de souffle que je ne sens pas.

Peur de réaliser qu'il ne suffit pas d'être en vie pour se sentir vivant.

Peur de sentir, c'est ça le fléau de notre époque, se sentir.

Et voilà qu'un jour
Jamais plus tu ne reviendras de ta marche dans la forêt.
La forêt, c’est toi.

Toujours tu voudras davantage.
Ramener pour le monde les secrets de notre liberté à tous.

Qui se trouvent, de l’autre côté de la peur.”